En séance publique du 13 février 2012, le groupe Front de gauche a voté le Budget Primitif 2012. Déclaration de Jean-Louis Alvarez :
« Si tous les ans nous procédons au même exercice, force est de constater qu’il est chaque année de plus en plus difficile de construire le Budget Primitif de notre collectivité.
Rien d’étonnant, puisque le gouvernement de Nicolas Sarkozy annonçait il y a quelques mois comme un titre de gloire «le premier budget en baisse depuis 1945».
Le Premier ministre précisait même le 14 août dernier que, je cite, «pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, nous avons décidé de geler les dotations aux collectivités locales», expliquant que celles-ci «doivent prendre toute leur part de l’effort de réduction de la dépense publique».
Mais n'en déplaise à ceux qui soutiennent le gouvernement UMP dans cette assemblée, la dépense publique, c'est :
-
Vouloir une école qui accueille et forme tous les enfants;
-
C'est vouloir un égal accès aux soins ou à la culture;
-
C'est vouloir des routes, des trains et des bus pour se déplacer;
-
Ou c'est encore vouloir le droit de vivre dans la dignité quelques années de retraite.
Nous devrions diminuer cette dépense publique à cause de la dette?
Voilà le mensonge que nous assènent à longueur de temps les privilégiés de la fortune!
La vérité, c’est que, rapportées au PIB, les dépenses publiques sont à peu près stables et même légèrement en baisse depuis une vingtaine d’années.
La vérité, c'est que l’origine de la dette publique n’est pas une dépense publique inconsidérée, mais le fruit de décisions prises délibérément pour servir la spéculation, pour enrichir les actionnaires.
Nous connaissons ces décisions prises par le gouvernement Sarkozy:
-
C'est la suppression de la taxe professionnelle;
-
C'est la baisse de l’ISF ou encore le fameux bouclier fiscal;
-
C'est la hausse de la TVA qui sera à 85% payée par les ménages.
Si encore ces mesures étaient efficaces pour l’emploi!
Mais c’est bien tout le contraire que l’on constate : la France n’y a rien gagné ni en terme d’emploi ou de croissance, ni en terme de compétitivité.
Mais les profits, eux, ne cessent de battre des records.
Mais pour continuer cette politique suicidaire, il faut coûte que coûte continuer à démanteler ce qu’il reste de protections collectives, de mécanismes de solidarités et de réponses socialisées aux besoins.
C’est cette déstructuration que veut imposer l'État dirigé par l'UMP aux collectivités.
Les diverses mesures prises depuis une dizaine d’années plongent les collectivités dans des difficultés grandissantes.
Après les transferts de compétences insuffisamment compensés, les obligations nouvelles qui leur sont imposées, la réduction de leur capacité fiscale et depuis deux ans, le gel des dotations aggravé en 2012 par leur diminution d’au moins 200 millions d’euros... l’objectif est clair : contraindre les collectivités à abandonner des pans entiers du service public local.
Nous essayons pourtant de maintenir le cap.
Le moins que l’on puisse dire, c'est qu’il n’y a rien de superflu dans les moyens consacrés dans notre budget à la lutte contre l’exclusion, à la solidarité aux familles, à l’aide d’urgence ou à la prise en charge des personnes âgées ou handicapées, tant les besoins sociaux augmentent.
Nous rappelons aussi ici notre attachement au maintien de nos politiques volontaristes, indispensables aux communes, notamment rurales, afin de les soutenir dans le développement de la vie économique, sociale et culturelle locale.
Le rôle du Département dans l’aménagement solidaire des territoires ne doit pas faiblir.
C’est donc au prix d’importants efforts que notre département poursuit son engagement de ce que vous appelez, Madame la Présidente, «bouclier social».
Un engagement poursuivi dans des conditions de plus en plus contraintes, ce qui devrait tous nous révolter, sauf à considérer qu’il faut renvoyer à chacun la responsabilité des difficultés qu’il rencontre.
Vous l’avez compris, nous partageons les grandes lignes de ce Budget Primitif 2012 et nous le voterons... avec une réserve cependant.
Les contribuables des Pyrénées-Orientales subissent une double peine: trop souvent victimes de la précarité et des bas salaires, ils sont touchés en plus par la politique de casse des collectivités territoriales entreprise par le gouvernement Sarkozy.
Son allégeance aux grands groupes financiers et bancaires se traduit par la privatisation des services publics rentables, la diminution des postes d’enseignants, la fermeture de services hospitaliers… brefs, par la réduction de tous les services publics.
C'est pourquoi face à cette double peine, face à cette précarité sans cesse croissante, nous pensons que cette année encore, nous devrions adopter un budget à fiscalité zéro. »